Un rêve japonais et sucré

Publié le par Billy Rubin

Un rêve japonais et sucré

Le radio-réveil s'allume ce matin sur une information diabolique. Par les noisettes du Christ, je crois bien que je rêve dans mon rêve !Un putain de missile venu d'on ne sait où s'est perdu en Bretagne sur les côtes ou dans la mer. Il est gros comme un carré frais Gervais et peut faire sauter, le con de ses morts, toute la France et avec, en prime, la Belgique, le Luxembourg, la Suisse, la Cornouaille anglaise, le pays de Galles et une partie de l'Italie. Tout le monde s'est retiré dans les steppes de l'Asie Centrale auprès d’ Alexander Porfirievitch Borodine, comme ça, en deux jours. Moi, je ne le savais pas car je dormais depuis justement deux jours et n'avais donc pas écouté la radio. De toute façon je ne serais pas parti en Asie centrale mais en Ukraine car je préfère Sergueï Sergueïevitch Prokofiev.  Je décide de rester car je m'en fous comme de ma première chaude-pisse. Je me balade le long de la côte que j'ai rejointe en empruntant une des nombreuses voitures abandonnées. Je suis dans le secteur de la pointe de Trévignon. Je rencontre une scientifique japonaise qui a mis au point un système de détection de ce putain de Gervais atomique. Elle est sûre de pouvoir le détecter.

Elle a trente ans, elle est belle comme une DS 19 et je l'aide à chercher. Nous trouvons l'objet, il est vert car recouvert d'algues. Elle me le montre et me dit qu'elle va essayer de le désactiver. Il y a une chance sur dix mille dit-elle de réussir.
Je lui demande d'attendre une minute. Si nous devons mourir ensemble, je voudrais que ce soit en beauté. Je lui demande de me montrer son corps pour avoir une image idyllique à emporter dans la mort. Elle sourit et enlève sa blouse blanche en la faisant glisser le long de ses épaules. Elle est nue dessous,    (Bien sûr, puisque c'est un rêve!) elle enjambe la blouse et me dit que je peux toucher. Elle a le sexe épilé et celui-ci ressemble à un abricot gorgé de soleil. Au moment où je tends une main timide et émue vers son corps merveilleux de délicatesse, la sonnerie du téléphone retentie.
Fin du rêve.
 
Je me réveille et ne comprends rien au film, ça sonnait dans mon rêve et ça sonne toujours dans la réalité. Je décroche trop tard, ce salopard de répondeur a démarré! J'entends une voix qui débite ses conneries, c'est ma voix, mon message, ridicule en cet instant! Je jure et, en même temps, manoeuvre mal les touches de l'engin alors j'entends une voix qui me dit:
- Allo, c'est trop tard, ça a sauté! Peut-être ailleurs? Billy, moi aussi j'avais envie de vous en cet instant ultime!
Je veux parler, ça a raccroché, je suis effondré.
C'était UN ACCENT DE FEMME ASIATIQUE! Putain de bordel de merde!
J'en suis sûr, plus que sûr, c'était la voix de mon abricot! Mon rêve se déroulait-il vraiment dans une autre dimension?
Je ne sais pas! Comment savoir des choses pareilles, on n'est pas préparé à ça! C'est de la folie furieuse! Qu'est-ce que c'est bête, je voulais juste la toucher, simplement la toucher pour affirmer que nous étions vivants tous deux, les derniers vivants du secteur: " Adam et Eve, le retour! " Je suis défait, je n'ai jamais eu de réveil aussi désespérant! Je vais dans la cuisine faire du café, j'attrape le pot de confiture d'abricots que j'ai acheté la veille, je lis l'étiquette qui me saute aux yeux: " Confiture de mes Rêves". On voit une japonaise en kimono cueillir des abricots avec la mer derrière elle. Je lèche la cuillère après avoir savouré son contenu, une larme roule sur ma joue, puis une autre, je les écrase de mes doigts et je lèche ceux-ci machinalement. Les larmes sont sucrées!
Merde!
 

Publié dans Nouvelles

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